Hommage à nos grands-mères
Je vous l'ai rappelé il y a très peu de temps et si vous avez raté l'Hommage à nos grands-mères que rendaient les brodeuses de Flers, vous l'avez bien voulu !
Ah bon... vous n'avez pas pu ? Alors....
Alors, quand on arrivait au Domaine de Pont-Ramond, à deux kilomètres de la sortie de Flers, sur la route de Domfront, on était accueilli par l'aire de stationnement des voitures de visiteurs sur la pelouse, certes, mais aussi par
Le ton était donné : il allait être question de fils, de tissus, de broderies.... pour qui en aurait douté.
Les membres du groupe "Point de Croix Rencontres" de Flers de l'Orne s'étaient habillés telles que l'étaient nos grands-mères quand elles étaient jeunes. Elles n'étaient donc pas grimées en vieilles personnes mais elles étaient vêtues élégamment dans la mode des années 30, certaines la jambe fine gainée d'un bas noir à couture, d'autres le visage caché derrière une voilette ponctuée de mouches de velours. Elles invitaient le public à entrer dans la grande maison bourgeoise de Pont-Ramond....
D'abord, ma visite a commencé par la salle 1, c'est à dire la grande pièce de séjour, probablement la grande salle à manger de la maison. Là, les commerçants avaient installé leurs stands et un groupe de stagiaires s'initiaient au cartonnage sous l'oeil averti et complaisant de Sylvie Carbonel. Quelques chapeaux de tissu, beaucoup de boites et d'accessoires de bureau recouverts de papier imitant le cuir mais, si j'aime le cartonnage parce que sais traduire l'application de qui l'a réalisé et évaluer le temps passé dessus, j'avoue n'avoir pas forcément lu, ici, un rapport direct avec mes grands-mères et leurs "Secrets de brodeuses".
En revanche, j'avoue avoir apprécié cette première vitrine dans laquelle les articles de mercerie évoquaient les boutiques d'antan, la boite à couture où on aimait ranger les bobines, classer les boutons, enrouler les rubans et faire du mètre un escargot parfait.
Parmi la superbe collection de machines à coudre anciennes pour enfants, j'avoue avoir recherché la mienne une fois de plus et, une fois de plus, ne pas l'avoir retrouvée. Mais ces machines étaient de bien plus belle facture et comptaient un plus grand nombre d'années que la petite machine que j'ai possédée dans les années 50....
Le stand de tapisserie à l'aiguille et autres broderies de V. de Luna était un vrai régal et a fait un vrai tabac. De petits kits permettaient de réaliser, aux vrais points de tapisserie, de petits objets usuels pour une dizaine d'euros. De quoi se faire un petit plaisir.
Marie & Gustave, Créateurs, Nous faisaient ensuite pénétrer un monde enfantin où les petits motifs à broder au point de croix se retrouvaient sur une foule de petits objets faciles à réaliser ou achetés à peu de frais pour faire un petit cadeau charmant.
Pour qui aime le style Normand, on pouvait retrouver la sympathique Chantal James et ses broderies au point de Bayeux avec les démonstrations qui ravissent ceux et celles qui regardent le point sans en comprendre la réalisation. Point de secret mais, au contraire, une saine transmission et la vente de kits avec, soit les motifs traditionnels de la tapisserie pour les uns, soit des motifs bien plus contemporains pour les autres. Vous retrouvez les photos dans l'article que j'avais rédigé sur le point de Bayeux en septembre dernier.
Anita Ficheux dessine elle-même ses pochoirs. Pas de dessin exécuté à l'ordinateur, copié-collé ou scanné mais un vrai dessin réalisé à main levée, reporté ensuite sur la plaque d'adhésif et découpé, lentement, précisément, au scalpel. Il faut vraiment se pencher sur un pochoir pour mesurer le travail qu'un dessin suppose. L'intérêt de ce pochoir ? Comme il est adhésif et multi repositionnable, il adhère parfaitement au papier peint ou au tissu que vous souhaitez teindre. Ainsi, pas de coulures, pas de bavures et, après nettoyage du recto, retour sur le plastique support pour un usage ultérieur ! Les pochoirs sont en vinyle.
Je me suis dit que je connaissais cette personne. Bien sûr, l'atelier "Il était une fois" est connu pour son travail sur le boutis ! Et j'ai eu l'occasion de faire se déplacer Michèle Charvet vers le groupe de broderie que j'avais monté avec ma mercière. Michèle avait passé la journée avec les adhérentes en leur explicant la technique du boutis : dessiner un motif, cerner le motif de petits points avant bien serrés, se glisser, par derrière, entre les coutures pour faire coulisser une mèche de coton ou plusieurs quand la zone est plus large. Les kits avaient beaucoup plu, il faut dire que le boutis.... c'est quand même joli, non ?
Et puis, une vitrine encore avec quelques nécessaires à coudre ou à broder. De petites merveilles en argent ou en vermeil, des pages complètes de la Comtesse de Ségur qui reviennent en mémoire et le souvenir de la petite Sophie s'initiant à la couture.
Les brodeuses de "Point de Croix Rencontres" ont bien mesuré cette nostalgie en proposant, elles aussi, quelques accessoires du temps jadis pour un emploi aujourd'hui.
En face de "A la recherche du passé", création d'articles réalisés à partir de merceries anciennes, Martine Jardin représentait le "Jardin de Martine" avec ses créations colorées, ses rubans, ses fils brillant de mille feux. Toujours aussi pétillante, Martine. Allez faire un tour dans sa boutique, à Erquy, ou bien visitez-la via son site internet....
Et puis des dessous... : corsets baleinés, corsets pour taille menue et seins miniatures, culottes fendues, jupons brodés... A l'exposition de ces richesses du temps passé s'ajoutaient des fiches didactiques expliquant l'évolution du corset dans le temps et dans la mode.
A une lettre près, on aurait pu croire qu'une aïeule de mon mari avait planché sur une grille d'enseignement pour apprenties brodeuses. J'aurais bien aimé faire une pareille découverte mais il manque une initiale pour que je puisse faire croire à pareille aventure !
Et puis, un peu partout, des broderies réalisées par le groupe organisateur. Des copies de choses anciennes, des points de croix évocateurs du passé, d'anciens monogrammes encadrés et conservés à l'abri du temps qui passe......
et puis des ouvrages inouïs comme les éléments sur le bureau où tout est brodé, jusqu'aux pages de l'éphémédide posé à gauche ainsi que les annotations du jour....
ou encore cet impressionnant plaid recouvrant une méridienne d'autrefois
Et comme l'exposition se dévoile de pièce en pièce de la grande maison, un coin "toilette" a été improvisé dans l'une des petites pièces, petit salon ou bureau en son temps.
rien n'est oublié et l'on pourrait arriver avec son vanity et son sac de voyage pour s'installer et vivre là, au milieu de ces richesses du passé que l'envie de la transmission intergénérationnelle a fait copier ou recopier.
Brodant comme autrefois sur la gaze de soie, l'excellent Bernard Prat exposait cette année encore et dispensait ses cours pour enseigner comment il est possible de faire d'aussi petits points sur une matière aussi serrée que la gaze et avec un résultat aussi lisible. Il est fou ce Bernard et quel talent !!!
L'aiguille paraît être un pieu alors qu'elle est si fine... J'aurais dû mettre mon doigt auprès de son travail pour que vous puissiez mieux vous rendre compte de la finesse d'exécution de ce travail qui mesure environ 7 centimètres dans sa plus grande dimension ! C'est difficile à croire, il faut le voir.
Christine Duloquin proposait sa broderie naturaliste.
Une personne qui m'intéresse, une fois encore, pour la sincérité de son travail. Allez faire un tour sur son blog, vous comprendrez tout !
Et puis, juste à côté, l'animation de l'un de ses stages d'initiation avec un groupe complètement captivé.
L'Atelier des Songes proposait également un stand très garni de broderies Hardanger. Ghislaine Hion présente son travail sur un site très complet que je vous conseille très vivement d'aller visiter.
Et puis j'en connais une qui sera allée passer un petit moment sur le stand des Grilles de Maryse qu'elle affectionne particulièrement.
Dans l'autre bâtiment, celui qui devait être une dépendance et qui s'est reconverti en un salon de thé où il flotte une bonne odeur de gâteaux à chacune des expositions que je visite, un marchand de lin proposait de belles toiles et de jolis galons. Qui ne connaît pas le lin d'ACB ?
Moi ce sont les soies de Marie qui m'ont arrêtée et au point que je n'ai même pas fait de photo alors qu'il y avait tant de jolies pelotes de fils à tricoter, tant de rubans de soie à broder, tant de fils multicolores.... Sans doute me suis-je laissée prendre par la douceur du soleil au travers du carreau et par la chaleur qui se posait sur ma nuque. Mais je vous livre bien volontiers un site internet pour retrouver ces beaux produits. C'est ICI.
En revanche, j'ai fait une photos des nombreux nounours de collection, bourrés de graines d'épeautre, que présentait Doböbar.
Voilà. C'était une bien belle exposition cette année encore et on ne peut qu'adresser nos compliments aux organisatrices qui n'ont pas ménagé leurs efforts.
Juste avant de repartir, un petit tour sur l'arbre où pendent de drôles de fruits cette année....
Et moi, j'aime bien l'Hommage aux Grands-Mères...... et vous ?