Je n'y suis plus retournée depuis que j'ai quitté la Normandie et je n'avais donc encore rien vu des travaux de désensablement de la baie. Il me semblait que je n'allais pas aimer ce que l'on en avait fait mais la curiosité l'a emporté : je suis allée au Mont Saint-Michel....
Les conversations sont allées bon train entre nous : qui trouve ça bien ? Qui trouve que c'est moins bien ? Difficile à dire..... Mais..... Mais le stationnement en parking est inévitable à raison de 11,70 euros pour la journée. En contrepartie, les navettes autobus sont gratuites. Marrantes, d'ailleurs, ces navettes : un autobus ressemblant un peu à une rame de métro avec un poste de conduite à chaque extrêmité. Ainsi le chauffeur n'a-t-il pas besoin de faire demi-tour quand il arrive au bout de sa course aller ou retour. Bien sûr, plus folklorique, la calèche te permet de jouir d'un déplacement plus lent, au grand air, tracté par des chevaux mais là, il t'en coûte 3,90 euros par personne prise en charge.... C'est efficacement pancarté, c'est dégagé et des arbres apporteront bientôt de l'ombre aux véhicules laissés, on ne sent pas du tout l'architecture du nouveau pont installé mais cela t'a un petit air de Marne-la-Vallée qui peut déranger. J'aimais le Mont, je n'aime pas trop ce qu'il est devenu encore que je sois injuste : le mont lui-même n'a subi aucune transformation. C'est juste le moyen d'accès qui change....
L'été, c'est assez terrible. Le public ne manque pas ; on entend parler toutes les langues, on croise des saris et des marcheurs Néerlandais et on entame l'ascension en rangs d'oignons. Attention, que l'un d'entre vous s'arrête devant une vitrine de boutique et c'est tout le groupe qui se disloque... !!!
Pourtant, moi, ce qui m'intéresse, ce ne sont vraiment pas les boutiques ! Ni même les restaurants bien que nous ayons choisi de manger sur le mont ; je dois avouer qu'un petit menu à l'étage d'un des restaurants était tout à fait abordable et permettait, en plus, une photo des maisons médiévales par-dessus toutes les têtes !
Dès la chapelle du bas, le ton est donné : des sculptures anciennes, une atmosphère de recueillement, un grand respect des lieux.
Puis l'ascension continue par des centaines (et des centaines ?) de marches. On regrette tous les magrets de canard, toutes les crêpes, toutes les bières de l'année et je ne pense même pas à ceux qui fument encore ! La bête est là qui te guette....
Et puis arrive la billetterie. Circuits d'attente pour accéder aux caisses rapidement rejointes, boutique bien sûr..... on retrouve là le côté Marne-la-Vallée mais n'est-ce pas indispensable pour maîtriser de pareilles foules et pour maintenir les lieux dans cet état d'excellent entretien ?
Et l'ascension reprend, sans pitié, tandis que la bête te guette toujours...
Une petite vue sur la nouvelle route qui laisse désormais passer la mer par-dessous pour, peut-être (?), empêcher la sédimentation du sable et de la vase. Le passage de l'eau, à chaque marée, aurait pour vertu de nettoyer la zone de la vase déjà amalgamée. Faut voir....
Arrivée dans l'abbaye que moines et moniales ont déserté. Qu'ils ont raison !!! On est bien loin de la destination des lieux et moi j'avoue que j'aimerais volontiers une retraite en ces lieux tellement propices à la réflexion pour ne pas dire la prière.
Agréable surprise quand nous sommes arrivés dans le péristyle, une grosse boule d'inox, installée au coeur du jardin central, permettait des reflets très intéressants et panoramiques. De quoi faire quelques photos !
A l'intérieur, une installation à base de plumes dans la figuration d'un parallélépipède parfait !
Ainsi qu'une exposition de photos. Une manière de voir les cuisines et le réfectoire sous un autre angle.
Et, même dedans, encore des marches, toujours des marches....
Est-ce ce goéland que nous avions croisé de l'autre côté ou bien un autre, lui aussi tellement accoutumé à la présence humaine, qu'il en est à venir quémander jusque dans les mains les morceaux de sandwiches.... ?
En terminant avec ce goéland solitaire le long de l'eau, je souhaitais renouer avec la vocation d'isolement du mont car il faut se rappeler que jadis, à sa construction, le mont abritait des moines en pénitence ou qui souhaitait se retirer du monde même si, par définition, le moine vit déjà dans un état de solitude consacrée à la prière.
Une fois encore, pour qui souhaite plus de photos encore (n'ai-je pas pensé à ceux qui habitent si loin qu'ils ne connaissent pas le mont et ne l'ont jamais visité ?), il suffit de taper "Mont Saint-Michel" dans la fenêtre de recherche et d'autres articles viendront compléter cette information certes, très illustrée, mais aussi très différente sachant que j'avais un tas de photos déjà !!!