Hier déjà, j'entendais la journaliste annoncer que le mauvais temps, comme prévu, était arrivé par l'Atlantique, avait envahi la Bretagne puis avait atteint la Normandie. Je ne sais pas ce qu'il en est de l'Atlantique ni de la Normandie mais je peux vous assurer que ni hier, ni aujourd'hui mercredi, nous n'avons eu la moindre pluie, la moindre goutte. Tout juste avons-nous eu des passages nuageux qui, masquant le soleil deux ou trois minutes d'affilée, laissaient croire à l'arrivée du mauvais temps. Mais le soleil revenait tout aussitôt... La preuve ? La balade que nous avons faite hier en suivant le chemin des douaniers allant de Portrieux à Saint-Quay.... Je vous montre ?
Départ au niveau du port. Quelques marches à monter puis un chemin que borde une barrière blanche. Le ton est donné : la balade sera maritime d'un bout à l'autre et nous commençons par la plage "de la Comtesse" qui, à marée basse, permet l'accès à l'Île de la Comtesse. Son nom vient probablement de l'époque de sa donation, au 13e siècle, par le Combe d'Avaugour, seigneur du Goëlo, aux moins bénédictins de Léhon. En 1679, un recensement de personnes et des biens de la commune indique déjà la dénomination d' "Île de la Comtesse". Au 19e iècle, elle était la propriété de la Comtesse des Thuillais. Véritable terreur, faisant justice elle-même, elle eut de nombreux démêlés avec les municipalités successives et les préfets.
En 1872, un original racheta le site sur lequel il se proposait de construire un manoir. Il y fit apporter de la terre et planter différentes espèces végétales mais tous ses mirifiques projets ne furent jamais achevés, sans doute faute d'argent. Rimmel, grand parfumeur de Paris bien des dames aux longs cils, bâtit sa résidence à proximité. Sur l'^le et aux alentours, il cultiva des essences rares mais, surtout, des lavandes d'où la nomenclature de certaines rues.
Au début du 20e iècle, vint la Comtesse de Calan dont le mari était haut fonctionnaire de France au Maroc. Aucun doute sur son goût prononcé pour l'architecture mauresque face au Château de Calan (aujourd'hui l'hotel Ker Moor) érigé devant l'île. Depuis 1975, cette dernière est propriété de la commne et se visite librement à marée basse.
(ce texte relatant l'historique de l'île est directement extrait du livret -guide touristique 2011- que j'ai retiré à l'office du tourisme de Saint-Quay Portrieux.
A noter que le sable des plages de la Comtesse et de la Grève Noire change de couleur pour devenir noir en fonction des marées. Un phénomène naturel tout simplement dû à la présence de cristaux d'ilménite noire !
Ce type d'architecture est assez récurrent, à Saint-Brieuc même comme dans bon nombre des communes alentour. Arcades pour supporter aisément le poids des superstructures, à la manière des ponts. Granit gris, comme il se doit et briques rouges (l'ancienne Briqueterie de Langueux, près de Saint-Brieuc, est devenu musée et espace culturel).
Dans le mur, une porte (sans doute celle ouvrant sur l'escalier qui mène dans la tour de guet) a été murée. Dommage, la vue aurait été intéressante. A noter la gargouille dont je présume qu'elle figue un cochon. Pourquoi un cochon ? On sait que le cochon porte bonheur et favorise la richesse et l'ascension sociale mais....
Parfois le chemin se fait plus torturé, semé de montées et de descentes, s'enfonçant dans le creux d'un talus boisé qui réserve une vue superbe de la mer à travers les feuillages rafraîchissants.
Bien que la marée était basse (à noter que l'amplitude maimum est de 12,30 m entre basse et haute mers), le cabotage se fait relativement près du rivage. Pourtant le secteur est un peu difficile à naviguer à cause des "cailloux de Saint-Quay", une belle colonie de rochers semés sur le parcours.
L'Hôtel Ker Moor, quatre étoiles pour qui aime ou qui peut....
Et le GR 34 nous fait laisser, derrière nous, l'île de la Comtesse et les restes de bâtiment que j'irai voir, un jour prochain.
En arrivant à la Pointe du Sémaphore, petit oup d'oeil sur la Table d'Orientation qui présente ce que l'on peut voir avec, à droite, le Cap Fréhel (au plus loin et non visible aujourd'hui avec la brume qui barre l'horizon) et à gauche, l'Île de Bréhat juste face à Ploubazlanec, immédiatement après Paimpol.
Nous entrons à présent sur le domaine militaire puisque le Sémaphore a une vocation de défense. Gardien des mers, les sémaphores protègent les côtes de toute invasion. Le littoral fut, dès l'époque romaine, jalonné de postes ou tours de guet Entretenus pendant de longs siècles, la plupart fut supprimée après les guerres napoléoniennes.
Le Sémaphore de Saint-Quay Portrieux fut construit en 1860 sur un promontoire surplombant à la fois la ville et la mer de 100 mètres. Durant la 2nde guerre mondiale, il fut occupé par les troupes allemandes puis devint le bureau de la marine jusqu'en 1958. Au cours de la promenade, le marcheur enjambe deux ou trois casemates dont l'une garde encore, sur son toit-terrasse, les attaches de pièces d'artillerie. Après 1958 et jusqu'en 1979, le Sémaphore retrouva son rôle de sentinelle de la mer. Le bâtiment actuel a été inauguré le 13 janvier 1986 et n'ouvre ses portes aux public qu'à l'occasion des Journéees Européennes du Patrimoine, en septembre.
D'autres piétons, sur le chemin, ont été photographiés fortuitement. Toutefois, leur présence sur la photo aide à comprendre le circuit que nous empruntons, tout en appréciant la vue que nous avons à cet endroit. A noter que si la brume continue de voiler l'horizon, que si quelques passages nuageux enlèvent pas mal de luminosité à certains de mes clichés tout en nous donnant une fraîcheur salutaire pour marcher, il n'est toujours pas question d'humidité ou de mauvais temps...
A hauteur de la Plage du Châtelet, on a une jolie vue sur l'île de Harbour avec sa petite maison et son phare qui semble posé sur le toit.
La Plage du Casino est la plus longue et la plus fréquentée. Sur l'esplanade un terrain est aménagé pour le Centre de Loisirs, sur le sable, au pied du Centre des Congrès, c'est un grand club pour les enfants qui est partagé en plusieurs pôles d'activités dont une piscine protégée pour l'apprentissage de la natation. Après la grande Plage du Casino, arrive la Grève Noire :
C'est ici que s'est arrêtée notre promenade du jour car ce chemin, long de 2 ou 3 kilomètres est à refaire dans l'autre sens pour retourner au port où nous avions laissé la voiture.
Un dernier regard sur une autre petite plage cachée derrière la Grève Noire, après les rochers....
Au retour j'ai zoomé au-delà de la Plage de la Comtesse pour repérer, au milieu des "cailloux", un hâvre où se cachent les bâteaux qui ont amené les pêcheurs à pied. Il faut dire que pour démarrer leurs vacances, les aoûtiens ont eu droit à une grande marée pour aller gratter un peu les rochers et le sable ; avec un peu de chance, ils auront rapporté des moules, des coques, des praires, des palourdes, des coquilles Saint-Jacques et, qui sait, quelques ormeaux ?
Quelques petites plantes et fleurs...
Nous voici revenus au point de départ, j'ai le dessous des pieds fatigués. La prochaine fois que j'achète des mocassins, je prends l'option "semelles", c'est promis. Avec ceux-ci, quand je marche sur un sol lisse et plat, j'ai l'impression d'être en chaussons mais s'il y a des cailloux, c'est comme si je marchais pieds nus.... Je dois pouvoir être plus confortable, je pense.
Ahhh les agapanthes.... Vous en aurez d'autres car je les aime tellement !!! Dans notre jardin, les nôtres sont bleu ciel. J'en achèterai des petites, bleu dur et des hautes, blanches. Je ne veux pas dire d'ânerie mais il me semble que sur l'île de Bréhat, on peut en compter plus de 70 espèces et cultivars chez l'horticulteur qui les vend. Il faudra que j'y aille !
Mais une bonne marche, ça fatigue, pas vrai ?