Il y a quelques jours, j'ai remarqué une abeille qui venait se poser sur ma jardinière et qui entrait dans un trou tout rond formé dans la terre. Ses va-et-vient multiples puis la fermeture du trou m'ont fait questionner une amie dont le mari est apiculteur amateur : il s'agissait d'une des nombreuses abeilles sauvages, l'abeille terricole, qui ne vit jamais en ruche mais se reproduit dans un nid qu'elle organise sous terre. Elle creuse un tunnel et, au fur et à mesure qu'elle pond, elle referme chaque cellule avec du pollen, des insectes morts et autres fournitures nécessaires à la larve qui naîtra l'an prochain, au printemps.
J'ai regardé travailler cette petite abeille, plus brune que l'abeille domestique. Elle plonge tête première dans le trou, se rend au fond de son tunnel où elle doit pondre et refermer la cellule avec des particules de terre, des pétales de fleurs séchés puis ressort, en marche arrière, ramenant avec elle les morceaux de terre ou d'écorce qu'elle veut éliminer. Parfois, le morceau ramené à grands efforts roulait et retombait dans le trou ; cela me fendait le coeur pour elle. Pauvre petite bête ! Alors du bout de l'ongle, je retirais le morceau pour dégager à nouveau l'orifice. L'abeille, revenant, me trouvait parfois en plein boulot mais se tenait un peu à l'écart avant de reprendre possession de son tunnel.
Cela, c'était pour la première abeille. Puis une seconde est arrivée qui a creusé tout à côté du premier trou. Celle-ci, plus farouche, filait à toute vitesse quand je m'approchais. Elle avait des démarrages fulgurants, des arrivées aussi rapides et restait bien peu de temps au fond du tunnel. Une hyper active, certainement ! En tout cas, plus vive qu'elle fut, elle ne m'a jamais menacée. Elle ne supportait pas ma présence voilà tout. Et puis une troisième est arrivée qui a creusé un troisième trou dans les mêmes conditions mais qui a disparu très rapidement en bouchant grossièrement l'entrée de la galerie. Qui sait ? Peut-être ai-je eu affaire à une abeille capable de bâcler son boulot. Va savoir....
Alors, tu me connais, il a fallu que je cherche, que je fouille et que j'en sache plus. Voici donc les informations que j'ai recueillies :
Osmia rufa (également appelé Osmia bicornis) :
Osmia rufa - femelle
- Distribution : l’Europe centrale et sud
- Active : Avril et Mai (farouche).
- Arbres fruitiers: cerisiers, poiriers et pommiers.
- Études :
- Larve à adulte : 2 à 5 semaines pour manger son stock de pollen ; à 21°C, 14 semaines au total pour devenir adulte (J-N Tasei, 1973), mais elle reste en phase cocon jusqu'au printemps prochain.
- Accroissement de la population : Facteur de 2 chaque année sur 5 ans géré dans les conditions optimales. (M. Krunic, 2006, Serbie)
Osmia rufa mâle - plus petit avec le nez blanc.
- Populations : L'importance des appareils de nidification et leur positionnement pour augmenter la population (B. Gruber et al., 2010, Allemagne, Pomiculture)
- Matières : Occupation des nids artificiels par O. rufa (J. Free et I. Williams, 1970, Angleterre)
- Habitat naturel : L'impact de fragmentation et les parasites (I. Steffan-Dewenter, 2008, Allemagne)
Cycle de Vie de l'Abeille Maçonne
Les vies et les territoires d'Osmia cornuta et O. rufa sont assez similaires. Voici quelques photos des phases de leur vie :
A. La nourriture et l’œuf
Boules de pollen et de nectar avec les œufs .
B. Développement de la larve
- Si l’œuf de l'abeille a éclos (celle dans la première cellule a été éliminée par une mouche parasitaire) la larve va commencer à...
- Manger le stock du pollen et nectar.
- Elle va commencer à produire de la soie pour faire son cocon.
- Au début la soie du cocon est transparente et molle, puis rose mais va devenir sèche et se noircir.
C. Les structures interne des nids - hibernation
D. Émergence et reproduction
E. Phase nidification
Construction du bouchon du nid de l'abeille maçonne.
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Si mes recherches ne m'ont pas trompée, je dirais que "mes" abeilles sauvages sont des Osmia Rufa. Poils longs à l'avant, couleurs sombres à l'arrière et pas de cornes contrairement à la cornu.
Et puis cette espère de très grosse mouche toute noire que j'ai remarquée à quelques reprises est, elle aussi, une abeille sauvage. Mais moins fréquentable celle-là car "charpentière". Elle creuse ses galeries dans ta charpente donc mieux vaut la chasser.
Que dois-je faire à présent ? J'ai lu que les larves sortiraient de leur oeuf au printemps prochain mais aussi que les abeilles reviendraient là où elles sont nées pour se reproduire et que l'indice d'accroissement est de 2 chaque année. Je ne vais peut-être pas entretenir tout une colonie d'abeilles sur ma terrasse, au ras de ma table de jardin ? Les mamans étant mortes à cette heure (elle meurt une fois qu'elle a pondu), il est peut-être temps que je déterre mes geranium et que je procède au nettoyage de la terre ?