Il y a quelques temps, j'ai téléchargé la "météo à 15 jours" sur mon smartphone histoire de pouvoir prévoir quand programmer une escapade non loin, en Bretagne sud.... Avec ce qu'il tombe depuis hier, j'ai eu une très bonne idée car j'ai vraiment bien ciblé, hormis un vent d'Est qui soufflait peu mais refroidissait vraiment.
Premier temps, descente vers le Morbihan par les petites routes. Ainsi, pas d'arrivée rapide mais, au contraire, le droit de changer d'idée sur l'itinéraire tout en roulant et, ainsi, s'arrêter à Sainte-Anne d'Auray que nous ne connaissions absolument pas. J'avais bien sûr entendu parler du Pardon de Ste Anne d'Auray mais je ne connaissais ni le pourquoi ni le comment ni, surtout, le où.... Voilà un vide désormais comblé.
Il s'agit d'une basilique, construite entre 1866 et 1872, dédiée à Sainte-Anne, la mère de la Vierge, qui est apparue plusieurs fois à un paysan du village : Yvon Nicolazic, dans les années 1623-1625. Fort heureusement polyglotte, Anne s'est exprimée en Breton pour demander à être honorée en ce lieu. Son antique statue du Vème siècle, retrouvée miraculeusement par six hommes, semble être un signe qui engage à reconstruire, sur l'emplacement d'une ancienne chapelle édifée en l'honneur de Sainte-Anne, une haute basilique en pierres de granit de la région de Vannes. Le haut de la tour culmine à 75 m de hauteur. A droite du choeur, l'autel de Sainte-Anne où brûlent des centaines de veilleuses. Parmi les pèlerins, sont venus Jean-Paul II en 1996 et le Pape Pie X qui déclara Sainte-Anne la Patronne des Bretons.
La basilique est superbe. Très vaste. Orgnisée en autels dédiés et avec beaucoup d'informations qui nous enseignent que des reliques sont ici pour représenter tel saint, tel pape, tel pape devenu saint (comme Jean-Paul II). Les reliques sont, le plus souvent, quelques petits cheveux installés sur un fond, fixés de quelques points de fil et protégés d'une bulle devant laquelle s'inclinent les pèlerins.
En face de la basilique, posée sur une esplanade engazonnée : la Scala sancta (Escalier saint) où, souvent, ont été donnés les offices précédant les Processions. Désormais, les messes sont dites de l'autre côté, du côté du Memorial. La Scala sancta reste un lieu de pénitence : il est préconisé de monter les marches sur les genoux en disant une prière à chaque degré.... Lorsque nous avons quitté les lieux, un vieux monsieur exécutait son chemin de pénitence ainsi posé sur ses genoux.... Je n'ai pas compté les marches, j'aurais dû !
On compte donc sur le site : la basilique, le cloître, la Chapelle de l'Immaculée, la fontaine (édifiée sur le lieu même de l'apparition en 1623, la Scala Sancta, l'Oratoire Sainte-Anne, la Statue monumentale dans le parc (5,64 m), le Memorial avec son mur du chemin de croix où sont gravés 8000 noms des 240 000 victimes Bretonnes de la guerre 14/18, l'Espace Jean-Paul II, la Stèle des marins, la Croix de Jerusalem, le Trésor et la Galerie d'Art composés d'objets offerts en reconnaissance. Toutes sortes d'objets sont ainsi devenus ex-votos telles, entre autres, les "Jeannettes" qui sont des croix que s'offraient les jeunes filles avec leur premier salaire. La date correspondait à la Saint-Jean, période des embauches et des promotions, d'où ce nom de Jeannette donné à ces bijoux parfois faits de simple fer blanc... La Maison Nicolazic (nom du paysan à qui Ste Anne est apparue) se trouve, elle, au centre du village, rue de Vannes.
Pour lire les panneaux, voir les chapelles, visiter le Trésor et l'exposition provisoire de statues anciennes, nous avons passé plus de deux heures sur place. Il ne s'agit pas obligatoirement d'être catholique ni de croire pour visiter ces lieux. Il s'agit surtout de s'intéresser à la culture et aux traditions Bretonnes qui permettent, ainsi, de mieux comprendre pourquoi jusqu'à 35 000 personnes viennent de toute l'Europe pour participer au "Grand Pardon" les 25 et 26 juillet !
Quittant Ste Anne-d'Auray, nous avons piqué sur la presqu'île de Rhuys. J'ai eu des occasions familiales de me rendre à Sarzeau mais c'était voilà quelques années. J'avais le souvenir de ce paysage lagunaire que l'on trouve essentiellement à l'est, tandis que l'Ouest prête le flanc à l'agitation de l'océan Atlantique. Cette confrontation du calme des marais d'un côté et de la violence de la mer de l'autre est assez étonnante pour une presqu'île si étroite.
Notre destination finale devait nous laisser dans les environs de Nivillac mais nous avions encore du temps pour continuer à visiter cette zone.
Si le matin avait été frisquet, l'après-midi était ensoleillé et plutôt doux. Le bord de mer était fort agréable sur notre route côtière devant nous mener à la Roche-Bernard. En bordure du parking de la plage, un chêne rempli de glands qui tombaient à terre à cause du vent et rendaient notre marche croustillante.
A la Roche-Bernard, c'est au port qu'il faut descendre. Le quartier ancien dégouline jusqu'aux quais, là où deux bras d'eau douce se ruent lentement vers l'embouchure maritime. Un endroit bien aménagé qui doit beaucoup plaire aux voileux....
L'arrivée se fait par ce grand pont puis l'indication du port, vers la droite, nous fait descendre jusqu'à l'échancrure faite par deux énormes rochers qui ont donné son nom à la cité.
Le soleil couchant, peut-être, l'ambiance bucolique sans doute, faisaient danser ces deux petits carnards : madame et monsieur dandinaient leur tête chaque fois qu'ils se retrouvaient face à face. Espérons qu'il ne s'agissait pas de refaire un nid pour y pondre à nouveau des oeufs ? Malgré la douceur du soir, l'époque n'est plus guère propice...
Notre première halte était donc prévue dans un gîte de Saint-Dolay, un peu plus dans les terres. Un domaine où il est aussi possible de faire de l'équitation, de louer des chevaux pour une balade. La maison est ancienne et très belle. Fraîche l'hiver à ce qu'en disent les clients de novembre ou de février mais à cet instant, j'ai bien apprécié. Un petit coucou à Virginia, au passage. Une jeune fille qui fait tous les efforts du monde pour mener une vie normale, pour travailler et accueillir les clients de sa maman et qui ne mérite vraiment pas qu'on lui raccroche au nez comme cela se produit quand on ne comprend pas bien ce qu'elle dit ni que l'on fasse faux-bond malgré la réservation !
Des voisins charmants..... et une vue fort agréable....
Demain allait être un autre jour avec les Marais de Brière pour objectif ainsi que Guérande, la ville du sel et des marais salants !!!