Un voyage en Inde, pays du Tigre vénéré....
Chaque année, à Caen, se tient la Foire Internationale avec ses pavillons remplis de meubles et autres électro-ménagers comme dans toute foire expo mais encore son pavillon débordant de boutiques de tous les pays du monde. Un souk... je ne vous dis pas. On y trouve de tout et à tous les prix. Parfois, on peut y faire de bonnes affaires, du reste.
Et puis, chaque année, un invité d'honneur se loge, avec une exposition didactique, dans un grand barnum. Je vous avais présenté l'Armée de Terre de Chine, je vous présente aujourd'hui l'Inde.
Je suis toutefois un peu déçue car j'y ai trouvé beaucoup trop de photos, les mêmes que celles que l'on peut voir dans tous les bons gros livres dédiés aux pays et beaucoup trop de textes à lire. C'était fastidieux. Il manquait d'objets usuels, d'objets traditionnels. L'Inde nous fait rêver avec ses ors et ses mystères, j'ai trouvé une Inde de boite de conserve beaucoup plus Bollywood que j'escomptais. Voici quelques photos, elles m'ont été autorisées.
Cette année le Barnum avait été séparé en deux parties afin que deux groupes empruntent une entrée différente chacun avant de se rejoindre au milieu de l'exposition. Dans l'espace d'entrée, un éléphant illuminé et une obscurité rougie pour lire les origines de l'Inde, ses statistiques actuelles, son histoire et sa politique. Eh oui, tout ça !
Les visiteurs devant patienter au coeur d'une longue fille d'attente, une indienne passait leur poser, sur le front, une marque de couleur. Tout le monde n'y a pas eu droit mais la première salle présentait, sous vitrine, les poudres de couleurs servant aux maquillages.
Une allée d'accès faisait transiter par un espace forestier et nous étions entourés de bruits d'animaux peu rassurants. Le feulement du tigre nous prévenait de sa présence sous les futaies tandis qu'un éclairage venait, un instant, nous le révéler dans le noir. Belle bête ! J'adore le tigre que je trouve l'animal le plus proche du chat de tous les grands félins que je connaisse.
S'il est admiré, le tigre est également chassé et tué en Inde. Ceci est un ancien poignard employé pour tuer le tigre à la main. Bbrrr...
Un moulage permettait de mesurer la taille de la patoune et mieux vaut ne pas s'en prendre une, c'est sûr.
Les pétales de fleurs parfumées étaient présentés dans des bols chantants mais nous n'avions pas le goupillon permettant de les faire chanter. Je pense que le public n'aura pas bien compris en quoi ces blos étaient chantants. En fait, il faut passer un petit pilon du même métal le long de la paroi du bol après qu'on a tapé sur la cuve. Le son est comme ... "emmené"... par le goupillon qui le prolonge et le maintien dans une vibration chantante. Voilà l'explication. Faute de son, on aura eu l'odeur car nous étions là dans la salle des parfums et ça sentait vraiment très, très, très bon !
Bien sûr quelques explications sur les divinités et le culte qui leur est rendu. Quelques statuettes dans des niches éclairées ponctuaient les cartels accrochés au mur et qu'il fallait lire par-dessus l'épaule du visiteur de devant soi. Comme je l'ai dit déjà, un peu trop de lectures à mon goût. Toutefois, une petite niche à volet percé, type moucharabieh, pour avoir quelques illustrations du Kama Soutra. Une forme de culte aussi aux plaisirs celui-là.
Les décors, très découpés, étaient constitués de frises cachant quelques lumières assez faibles. Dommage pour les photos mais prendre au flash aurait sans doute dérangé pas mal de gens d'une part et n'aurait peut-être pas amélioré grand chose chaque fois qu'il y avait une vitrine à cause des reflets. Le passage d'une salle à la suivante se faisait par une porte dont l'encadrement était des plus joliment travaillé. Pour preuve :
La salle suivante était consacrée aux arts. Art de la peinture avec un peintre qui refaisait invariablement le même tableau. Peut-être le seul qu'il maîtrise parfaitement ? Là encore, des fiches à lire pour apprendre l'art de la miniature et ses applications. Toujours dans le domaine du dessin, quelques explications relatives aux dessins des bijoux et pièces d'orfèvrerie et, au mur, une série de ces dessins peints sur une sorte de parchemin expliquant quelles pierres devaient être employées sur le modèle. Un joli travail de dessin et de peinture, c'est certain.
L'autre moitié de la salle était consacrée au batik et je me régalais d'avance de ce que j'allais y trouver. Hélas, nous n'avons eu droit qu'à une table recouverte de quelques nappes de coton teints avec, posés, des tampons prêts à imprimer le dessin qui serait ensuite peint. Quelques personnes avaient joué du tampon, la place sur les nappes commençait à manquer et le charmant jeune homme qui se trouvait là se contentait de nous offrir son très beau sourire tout en ôtant des tampons les fibres textiles qui s'y étaient accrochées. La démonstration n'a pas eu lieu ! Au mur, quelques planches et débris de très vieilles planches à imprimer mais, surtout, les explications à lire une fois de plus. Dommage.... Je suis restée sur ma faim textile.
Au terme de cette visite pédagogique, nous arrivions sur une place. Une très jolie place entourée de cours de villas et j'espérais beaucoup de l'endroit. Les éclairages faisaient varier la couleur de l'eau de la fontaine ainsi que celle des murs, accrochant aux façades des maisons, des entrelacs colorés et des formes enchevêtrées et mouvantes.
A ce moment, nous entendions battre des tambourins, un homme qui chantait et j'entendais ce chant qui me rappelait un peu les chants arabes, les variations de la phrase musicale en moins, tout en imaginant une ou plusieurs danseuses en sari et les pieds nus. Vivement qu'on arrive à la salle de spectacle. Mais, en attendant, j'aimais d'abord profiter de l'ambiance "nuit chaude" réservée à cette place rafraîchissante.
Le premier pan de mur était occupé par ce moucharabieh régulièrement parcouru d'effets ondoyants, bleus et mouvants provoqués par les lumières d'ambiance. On apercevait donc les visiteurs suivant nous rattrapant dans cet espace.
Le mur suivant, inexistant, était en réalité ouvert sur un très vaste espace recouvert de sable. Une fiche expliquait le principe des dessins faits de poudres de couleurs. Je savais que le matin, les femmes indiennes dessinent ainsi devant leur maison pour attirer le bon oeil sur leur demeure et ceux qui y vivent. En guise de sable, elles emploient le plus souvent de la poudre de riz, résultat de riz qu'elles ont pilé pour le réduire en poudre avant de le teindre avec les poudres qu'on a évoquées plus haut. Si l'espace représentait une vaste pièce de 35 m2 au moins, seuls deux tout petits dessins avaient été posés et même pas au milieu. Il devait y avoir eu une démonstration car auprès de ces dessins, un logo que je vous ai épargné, celui d'une quincaillerie de Caen !!! Qu'on m'explique !!! Il a dû être fait d'après une carte de visite je suppose ou une publicité quelconque mais j'aurais préféré trouver là les restes d'un cours plus complet avec une variété de motifs un peu plus large. Les deux dessins représentés ici couvraient environ 1 m2 sur 35. Je vous laisse le soin d'apprécier ma déception grandissante.
Une photo vite faite du salon de thé qui suivait. Un panneau de papier juste quand on approchait l'espace : Thé : 3 euros.
Je sais qu'il y a un certain barrage de langue, je sais que l'anglais que parlent les indiens n'est pas forcément toujours le même que celui qu'on a appris à l'école mais la traduction d'une carte et quelques ornements indiens pour décorer cette carte n'était peut-être pas impossible à réaliser ?
Le dernier mur portait quelques vitrines exposant des poupées mannequin. Les cases étaient garnies de fort beaux tissus (enfin !!!) et j'ai cru comprendre la distance qu'il y avait entre les poupées mannequins que possédait ma fille jadis et les poupées vendues à l'Inde par les fabricants :
Avec cette exposition, nous quittions la place et la fontaine pour entrer dans un espace où étaient présentés des saris merveilleux. Chaque toilette, accompagnée des chaussures et du turban pour monsieur voire du costume masculin, était associée à un panneau explicatif. Telle tenue était réservée au mariage, telle autre ne se porte que quelques semaines, durant la mousson, telle autre encore ne doit se porter qu'aux relevailles, après l'accouchement. Tout est codifié, la tenue explique qui l'on est en cet instant T.
Même à l'oeil nu, il n'était pas si facile de bien distinguer les broderies d'or, le pierreries, les couleurs des sari et des ensembles. J'ai donc tenté un coup de flash .... pour mieux voir .... forcément !!!
Mais il n'y a rien de plus gênant, dans une exposition, que d'avoir à sa droite ou à sa gauche quelqu'un qui photographie avec le flash. Je n'ai donc pas voulu gêner les autres visiteurs, certains me dévisageant d'ailleurs sans aucune sympathie, persuadés sans doute que les photos étaient interdites. Non, non, je vous rassure. J'avais posé la question en arrivant et j'avais montré mon appareil photo pour être sûre qu'on comprenne bien ma demande. La réponse a été Française donc, sans ambiguité...
Voilà, justement, une tenue de mariage. Vue d'abord de la gauche, du côté masculin.
Puis de la droite, du côté de la femme. Voyez la petite barrette.... En argent, forcément.
Oui, car l'argent, en Inde, est un métal aussi précieux que l'or que l'on rencontre nettement moins que je le croyais. Argent ou bronze, tels sont les métaux employés pour les statues et pour les accessoires que l'on offre en cadeaux de mariage.
Des tapis de selle en plaques d'argent ciselées. Voilà vraiment le genre d'objets que je m'attendais à trouver en grand nombre dans cette exposition. Dommage pour moi, ils sont demeuré rares. Les vêtements, toutefois, représentaient une jolie collection....
Alors, qui dit vêtements de rêve, dit aussi trésor et joyaux, non ? La salle suivante était consacrée à tous les diamants les plus célèbres. Nombre de jeunes filles d'ailleurs cherchaient le "coeur de l'océan", d'un bleu profond. Personnellement j'en ai vu des roses qui m'auraient bien été au teint, j'en suis sûre.
Et, auprès de chaque pièce, son histoire à lire. Bien sûr.... Là, j'aurais bien aimé lire moins mais écouter un texte générique tout en regardant de tous mes yeux. L'histoire de chaque pierre ne pouvant pas être retenue, j'ai préféré voir un plus grand nombre de pièces.
En sortant de cette dernière pièce, nous arrivions au marché où se succèdaient les boutiques qui présentaient toutes, sensiblement, les mêmes choses : des couvre-lits, des tentures, des housses de coussins en patchwork de saris, des saris, des étoles, des foulards de soie mais assez peu de pièces étonnantes. Nous retournions à l'Inde bling-bling et je n'ai, finalement, rien acheté.
Et c'est ainsi et sur cette note... quincaillère... que s'est terminée ma visite à la Foire Internationale de Caen.