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LE BLOG DE MIMIBLUE
1 juillet 2012

L'ouragan est son ami....

Petite surprise au port l'autre matin : un drakkar, tout droit de Normandie, arrivé !

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La girouette, très ouvragée, domine le bateau tout en haut du mât.

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Un viking au travail.... Le hasard fera que nous le rencontrerons un peu plus longuement deux jours plus tard....

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Nous avons été intrigués par des plongeurs occupés à ausculter la coque sous la ligne de flottaison....

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Alors, de quoi s'agit-il précisément...

L'histoire est plutôt sympathique et intéressante : il y a quelques années, en Norvège, un paysan qui labourait son champs avise un tumulus et entreprend de le bousculer. Il heurte un objet et les fouilles commencent. On trouve alors un drakkar de l'an 850 posé à l'envers et, dessous, on découvre un chef viking entouré de tous ses animaux.

Le bateau est étudié, calculé, mesuré et un plan en est établi qui permet la construction de quelques répliques. Celle de Norvège mesure 25 m de long mais celle de Cherbourg ne devait pas atteindre cette longueur sinon l'administration considérait qu'il s'agissait d'un bateau de commerce et imposait alors des taxes insurmontables. Franchement, moi je pensais naïvement que les objets culturels étaient considérés comme tels mais il n'en est rien. L'idiotie administrative s'applique partout, aveuglément, sans logique ni intelligence. Navrant !

Donc ce bateau, construit à l'identique par une équipe de passionnés, ne vit et ne subsiste que grâce aux dons des visiteurs et aux sommes recueillis lors d'embarquements pour des ronds dans l'eau. Pas de subvention, pas d'enveloppe, pas de soutien financier par l'état ou la Région ni du Département, pas même de la ville !!! Décidément, on n'en sort pas : l'art et la culture sont vraiment les parents pauvres de l'histoire du monde....

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Le travail est précis, précieux. Le bois est un chêne provenant de la forêt de Belem, dans l'Orne (près d'Alençon), quelques pièces sont taillées dans le pin du Canada et pin du Nord et d'autres le sont dans du tilleul. La protection est composée de goudron mélangée à de l'huile de lin. Tous les clous ont été forgés un à un et sont tapés avec bosse dans la partie esthétique des superstructures et avec torsion dans la partie inférieure pour être retirés plus facilement...

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Tout autour du pont, des coffres individuels : un pour chaque marin. D'autres, un peu plus grands contiennent des outils (l'époque moderne implique également des gilets de sauvetage).

Le plancher sera bientôt changé. Il a cinq ou six ans mais il est taillé dans le pin du Canada (pin Douglas) et a un peu "travaillé" ; pour récupérer la planitude des lames, le pont sera rénové. Avec plus de moyens financiers, ce plancher pourrait être travaillé dans un pin du Nord, plus résistant.

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Chaque objet de marine est sculpté, taillé dans le bois, monté et assemblé à l'ancienne selon la réplique des gestes vikings de jadis.

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Le Drakkar est un bateau à fond quasiment plat. Il n'est pas quillé. Il faut donc charger la soute pour lester et sous le plancher, des trappes qui se soulèvent dévoilent une cale pleu profonde qui laisse apparaître le fond du bateau fabriqué à clins. Le réseau de fils électriques est relatif à l'équipement en moteur puisqu'il est obligatoire, sur tout bateau à voile, d'avoir des moteurs pour rentrer au port en cas de problème.

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A remarquer : les tenseurs de haubans. Sur les voiliers, on utilise les caps de mouton (sorte de poulie percée de trois trous)

Le long du bord, derrière les coffres individuels, les boucliers de défense ont été peints selon les motifs qui existaient à l'époque. On se rappelle que les vikings devaient se défendre chaque fois qu'ils abordaient une terre, considérés à tort ou à raison comme des envahisseurs.... Ils évitaient probablement les terres celtes n'abordant qu'au-delà du côté de Noirmoutier qui révèle nombre de secrets historiques dans les fouilles qu'on y réalise. Depuis peu, la conviction est faite que ce sont les vikings qui ont découvert l'Amérique ; d'ailleurs, pour preuve, le canoë utilisé par le petit indien est une réplique miniaturisée du drakkard : même construction, même plan.

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L'ancre est alourdie d'une grosse pierre. Les pierres percées sont beaucoup utilisées à bord.

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Cette jolie pièce qui pivote sur son clou ouvre un passage pour la rame. Celle-ci fait un quart de tour et se bloque dans cet orifice.

Petite information complémentaire : les rameurs s'organisaient pour que les deux, placés aux extrémités qui étaient les plus exposés au froid, viennent prendre la place de ceux placés au milieu du rang qui, eux, avaient chaud d'avoir ramé précédemment et dégageaient une vraie chaleur humaine au sens propre du terme. Une fois refroidis, ces rameurs du centre reprenaient les places aux extrémités, et se réchauffaient en ramant de nouveau. On appelle ce principe "la technique des pingouins" qui ont l'habitude de sans cesse tourner dans le groupe mettant au choeur ceux du périmètre et ainsi de suite.... (à observer sur un documentaire dès que posible - lol -).

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Les bouts ont été réalisés par un cordier Breton, les voiles sont en lin de Haute-Normandie (non loin de Rouen) tissé en Ukraine (faute de tissages en France !)

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Merci à ce viking très cultivé pour toutes les indications tant techniques qu'historiques qu'il nous a apportées le temps de notre visite. Embarqué à bord pour un long périple le long des côtes Normandes puis Bretonnes puis Normandes à nouveau, il ne retrouvera la terre ferme de Cherbourg qu'à la mi-août. Un bien beau voyage !!!!

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Pardon si cet article est un peu long mais peut-être n'aurez-vous pas beaucoup d'autres occasions de monter à bord d'un drakkar.... Ah, au fait : le mot drakkar n'existe pas dans la langue nordique. N'allez pas faire votre connaisseur en avançant le terme aux Norvégiens ou autres qui n'y comprendront rien. C'est un mot totalement inventé à partir du vrai mot d'origine Drekmar et ce drekmar que vous venez de visiter est le Deknor !

PS : si j'ai intitulé l'article "l'ouragan est son ami", c'est que le drakkar ne peut avancer que sous vents portants et il ne peut pas du tout naviguer comme les voiliers de courses par vents de bout. Alors plus le vent est fort et plus il souffle dans la bonne direction, plus le drakkar avancera vite. Autour de 10 noeuds le plus souvent.

 

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Commentaires
P
JE REPREND LE TEXT:<br /> <br /> Le Drakkar est un bateau à fond quasiment plat. Il n'est pas quillé. Il faut donc charger la soute pour lester et sous le plancher, des trappes qui se soulèvent dévoilent une cale pleu profonde qui laisse apparaître le fond du bateau fabriqué à clins. Le réseau de fils électriques est relatif à l'équipement en moteur puisqu'il est obligatoire, sur tout bateau à voile, d'avoir des moteurs pour rentrer au port en cas de problème<br /> <br /> <br /> <br /> ET POUR LES BATEAUX A MOTEUR ? LA VOILE devrais être aussi obligatoire pour rentrer au port en cas de problème! NON ?.<br /> <br /> C'est vrai qu'à l'époque des DRAKKAR il y avait des moteur et sur LA MEDUSE AUSSI.
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P
Il faut le mettre sous pavillon BELGE pour ne pas subir les crétineries des impôts et taxes à la française.<br /> <br /> <br /> <br /> Très beau bateau
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T
Passionnant!Belle journée
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E
merci pour cette belle découverte<br /> <br /> ce sera mon dessin du soir
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D
reportage magniffique , et instructif, très très bien fait ,et enrichissant , merci et bise
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C'est joli la Bretagne
et puis c'est pas loin de la France !
Coluche

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