Détissages en centre Bretagne
J'y étais cet après-midi et, outre l'immense plaisir d'y retrouver ma chère MLaure, j'ai aussi eu le grand plaisir de rencontrer des artistes accueillantes à souhait, prêtes à partager leurs savoirs et façons de faire. Pas de mystère, pas de langue de bois mais des explications, des recettes, des conseils.... Un vrai moment de partage et de plaisir, dans la fraîcheur des maisons du village du lin de St Thélo, dans le sillage de Tadashi Kawamata puisque Lydie Arnould brode des morceaux de kimonos Japonais dans les murs que l'architecte et plasticien Japonais a investis pour une oeuvre en mémoire des travailleurs du lin qui oeuvraient ici.
Marie-Laure Casset, dont on connaît le travail sur la teinture et les empreintes de rouille, travaillait sur place à quelques pièces nouvelles. Utilisant des morceaux préparés, elle attisait l'intérêt par ses traces parfois régulières jusqu'à l'inquiétude. Pas de mystère, avons-nous dit ? Elle a simplement employé une grille métallique qui a rouillé le tissu assez régulièrement, la matière choisissant elle-même, parfois, de se soustraire à l'emprise de la rouille....
Et, un jour, ce petit dernier sera reconnu au milieu d'une oeuvre de grand format. Il faudra se rappeler qu'il fut travaillé dans la fraîcheur des murs de Saint-Thélo !
Autour de Marie-Laure, l'air vibrait d'inspirations textiles, de sons de déchirages de tissus et de légendes sonores : le travail de Peter Boeijinga tandis que sa compagne, Brigitte Bourdon, utilisait les bandes de tissu déchiré qu'elle collait sur un mannequin avant d'ajouter une bulle brodée d'un texte assorti.... Un travail à quatre mains en quelque sorte.
Et puis, détaillant ses recettes de teintures naturelles et l'emploi d'hydrosolubles, Martine Edard emmenait son public dans des paysages involontaires et dépaysants, des bords de mer ou de marais envahis de lichens et de boues......
Piles de cotons teints, torsadés, ligaturés, de soies imprimées, de pelotes de laine....
Nous avons parlé teintures naturelles : feuilles de fraisier, fleurs de coquelicot, techniques de mise à la couleur : teinture par bouillon, pétales écrasés au marteau, ligatures et enroulements autour de supports métalliques ou pas.......
Une visiteuse nous a appris que la "noix de galle" pouvait mordancer tout comme l'écorce de bouleau et j'ai évoqué l'armoise que l'on laisse sur le bas-côté des chemins ....
Alors MLaure, si tu peux montrer ces photos à Martine, elles l'aideront à identifier l'armoise pour ses futurs mordançages....... ou les tiens !!!