Ina Georgeta Statescu et l'art textile...

Je savais mais j'avais oublié qu'il y avait cette exposition d'art textile. Au départ, j'avais envisagé d'aller sur place mais pousser jusqu'à Orvault, près de Nantes, me semblait un périple bien lointain.... Encore fallait-il être sûre que l'exposition en vaille la peine. C'est une amie qui m'a dit y être allée et en être ressortie émerveillée. Il ne m'en fallait pas plus.... Enfin, si : faire autant de kilomètres continuait de me chiffonner mais apprendre qu'il y avait une exposition de maquettes pour mon Hom à La Gacilly, sur notre route, a fini de me convaincre que la balade allait pouvoir se faire.

Le voyage a été d'autant plus digeste que j'ai fait un peu de crochet en route mais, surtout, que nous avons traversé une partie de la forêt de Brocéliande qui a l'art de me mettre en joie. Un dégagement d'ondes positives, très certainement.... Et, à notre arrivée au Château de la Gobinière, le spectacle nous a fait fondre de plaisir.

Deux oeuvres d'Ina Georgeta dès l'entrée dans le château. Ina Georgeta Statescu, Roumaine venue en France, est arrivée nantie d'une belle formation artistique et a travaillé en Haute-Couture avant de mettre ses talents de brodeuses au service de l'art textile.

Fleurs et papillons sont, le plus souvent, découpés dans des tissus imprimés. Leur intégration dans le travail est fait à partir d'un punchage machine et d'un piqué libre discret pour fixer le sujet au fond. Ina travaille la soie, teinte la dentelle et pose ses bandes verticales sur un fond aquarellé dont les couleurs s'aperçoivent par transparence. Un travail tout en légèreté, en élégance.

Cette exposition, intitulée "Dentelles et Kimonos", est en fait la réunion des pièces envoyées pour un concours. Les participantes ont reçu une pochette contenant des morceaux de soie de kimonos anciens et des coupons de dentelles de Calais, créés par la Société Noyon. Il s'agissait donc de réaliser une pièce qui contiendrait ces éléments en totalité. Le principe du concours, organisé par France Patchwork, explique que nous ne détenions ni le nom des créatrices, ni le nom de leur oeuvre....

Parfois Ina emploie un fil iridescent, d'autres fois, elle opte pour le fil nylon très fin et invisible ou bien elle utilise un fil de coton et joue avec la tension de la machine afin que tout le relief créé par le fil accroche la lumière.

Quelques kimonos symboliques ont été suspendus dans la salle télé où est diffusé un film présentant le Japon et son histoire dramatique. On n'oubliera pas que le partenariat entre France Patchwork et le Japon s'est resserré après le dernier tremblement de terre et le tsunami associé. Aux blessures infligées par le bombardement d'Hiroshima ou celles faites par les fuites radio-actives s'oppose la délicatesse de ce vêtement luxueux qui se pare de dentelles à peine colorées.

La broderie main, aussi minimaliste soit-elle, est toujours un plus dans l'ouvrage. Cela tient au relief, plus imposant, et au travail manuel toujours très apprécié.

L'oeuvre qui suit est très attachante avec ce visage d'enfant piécé et les poissons dont les nageoires sont en organza bordé d'un feston rouge qui roulotte le bord et lui donne de la tenue.

Ci-après, une bourse de soie violette assortie à une ceinture serre-taille. Un très bel ensemble qui a fait renouer Ina avec la Haute Couture...

L'un des patchworks avait été accroché à l'arcade séparant deux pièces du château. Il ne s'agissait pas d'un choix dû au hasard mais le but était bien de montré le dos de l'ouvrage particulièrement intéressant dans ce tissu Japonais aux visages de Geishas. Très beau montage et travail soigné jusqu'à l'étiquette intraduisible pour moi !

Sous le Sashiko blanc sur fond indigo, les fils de soie ont été laissés pendants. Avoir placé le quilt au-dessus du radiateur faisait danser ces fils légers sous l'effet de l'air chaud s'élevant du radiateur... Un effet à la fois amusant et très poétique.

Peut-être l'ouvrage que j'ai préféré : son sujet aérien me plait infiniment, la profondeur de champ donne une impression étonnante à la vue générale et le chiku-chiku réalisé au coton variable (il va du gris au noir en passant par le brun) ajoute un aspect traditionnel très émouvant.

Les papillons découpés sont fixés par de minuscules points réalisés au fil transparent tout au bord de la coupe franche.

Et enfin un nouveau terrain d'expérimentations pour Ina Georgeta : la transparence. Ici, pas d'aquarelle, pas de couleur, juste de la gaze de soie, des éléments découpés dans la soie et dans le tissu lamé doré. Le tout est très sobre et d'une grande délicatesse.

Et ici s'arrête la visite. Oui, je sais, c'est brutal mais je suis tombée en panne de batterie.... Mon appareil photo avait pas mal servi les jours précédents, j'aurais dû le mettre en charge avant de partir ce matin.... J'avoue, je n'y ai pas songé un seul instant. Moralité : même quand on aborde un monde aussi merveilleux, on reste toujours tributaire de la technologie et il ne se produit jamais de miracle !!!! Pardon, pardon, pardon.... J'espère que tu as eu de quoi te régaler avec toutes ces photos tout de même ?

Comments

[miryl]

Alors là, je fonds! quelle beauté, et quand une artiste travaille la transparence avec un tel succès, je ne peux qu'adorer! merci pour ce reportage!



Ça mérite bien un bisou :-)

[balladenature]

oh! lala... j'aime toutes ces découvertes l'art textile prend de l'ampleur et c'est tant meiux. J'aime bcq l'œuvre de la photo n°7. De belles découvertes Myriam et merci pour le partage. Ce n'est pas grave que tu n'aies pas pu tout prendre il faut nous laisser quelques surprises, donner le ton de l'expo c'est le principal et nous donne envie de s'y rendre. C'est jusqu'à quelle date?

bonne fin de semaine mme la chiffonnière, @ bientôt Haude

[Marie-Pierre]

Du beau...du sublime...je pense que tu n'as pas dû regretter les kilomètres! Merci pour les photos Mimi, aussi celles de très près où l'on peut bien voir le magnifique travail réalisé! Et si en plus ton mari a pu lui aussi se régaler de son côté, çà a dû être un merveilleux dimanche!

J'ai parlé de pizza sucrée, car je la réalise avec une pâte à pizza. En fait je prépare une pâte avec 250g de farine, je partage ma pâte en deux, et je peux ainsi faire du salé et du sucré. Et je viens juste de découvrir la levure spécial pizza de chez Demarle, que je trouve vraiment bien! Tous se sont bien régalés!

Une journée presque printanière ici aujourd'hui, et tu as raison, la nature frétille! çà sent le printemps! Belle soirée Mimi! bises

[cocomil]

c'est magnifique !!!! ça fait trois fois que je regarde tes photos et je vais y retourner apres avoir partagé ton article avec des copines !!! merci merci merci de nous montrer ces merveilles

[Albine]

J'ai la chance d'avoir fait plusieurs stages avec Ina. Dommage que le nom des artistes n'est pas signalé, entre autres celui de Dominique PORTE qui remporte de nombreux prix lors des concours, et dont les oeuvres vont jusqu'au Japon. Biz