Voilà, ça y est ! Je suis rentrée de deux jours passés en Haute-Normandie où j'ai pu visiter, à plusieurs reprises parfois, le Festival du Lin et de l'Aiguille organisé chaque année par l'Association Alliance & Culture.
Il a fait beau, très beau même et il a fait chaud, très chaud parfois.... Heureusement, partout il y a des zones d'ombre où se poser quelques instants pour se rafraîchir et j'ai toujours fait les trajets intermédiaires en voiture. La clim' ça a du bon, parfois !
J'ai beaucoup aimé cette pièce accrochée à l'entrée de l'Eglise du Bourg Dun par France Patchwork. Je l'avais déjà vue en photo mais il est vrai qu'à s'en rapprocher, elle est pleine de surprises et d'astuces de réalisation qui valent qu'on y regarde de plus près. J'espère que mon cliché sera suffisant pour vous aider à comprendre les techniques employées.
Si les murs intérieurs de l'église étaient réservés aux pièces textiles réalisées par les Normandes, au fond l'on trouvait les patchs proposés pour le concours à thème imposé sur "Les Couleurs du Lin" avec fourniture d'un lin bleu argenté.
A gauche un triptyque conçu et réalisé par Marie-Laure Casset qui a remporté le premier prix l'an passé et à droite la pièce gagnante dans la catégorie grand format et signée de Georgette Meyer. Elle l'a intitulée "Ocre et Lin". C'est un tissage souple où l'on retrouve également le kelsh, tissu traditionnel alsacien.
"Les grès de Silsileh" de Brigitte Gaudrey-Danicourt (37) gagne le concours de la miniature et, bien sûr, vous ne pouvez pas vous rendre compte du format de cette pièce au travail de minutie admirable.
et si je vous propose la photo de Chantal en train d'admirer les autres côtés du cadre de présentation des miniatures, vous vous rendez mieux compte de la petitesse du format ? Tu ne m'en veux pas, Chantal ? Et puis, ainsi, on peut apercevoir au-delà quelques-uns des quilts réalisés par les élèves d'écoles maternelles, primaires ou de collège puisqu'exposent également "Les jeunes poussent".
A l'Office du Tourisme, Katherine Roumanoff avait accroché ses grands portraits faits de textiles variés découpés et collés. On retrouvait une autre partie de sa production à l'Eglise de La Gaillarde.
Mais je suis certaine de ne pas me tromper en affirmant que c'est "Le Fil au Masculin" qui a fait l'unanimité. Quatre hommes, quatre artistes textiles qui se prêtaient au jeu des questions de leur public et exposaient des oeuvres aussi belles que variées et différentes. Ici, un tableau des dentelles contemporaines que crée Pierre Varenne,
Ici, Hubert Valeri, l'architecte du boutis qui dédicacait quelques livres et cartes et que vous retrouverez dans le hors-série des Editions de Saxe dont je vous parle dans l'article sur Marie-Claire Mathiot.
Là, trois pièces du brodeur Jacques Saint-Martin qui travaille avec son aiguille comme il le ferait avec des pastel ou un pinceau. Jacques Saint-Martin n'était, hélas, pas présent lors de mon passage. S'il lit ces lignes sur mon blog, qu'il reçoive mes salutations et mon bon souvenir, j'aurais aimé pouvoir le saluer !
Et puis enfin trois des tableaux présentés par Jean Delafosse qui plie, tasse, enroule le tissu et peint ses zones à l'aide de morceaux de fils et de laine retordus. En mélangeant ses fils, il domine ses teintes, les amadoue, les adoucit et réalise des transitions colorées tout en douceur.
Dans l'église de La Gaillarde, particulièrement riche en statuaire et décorations religieuses, Véro de Douai avait installé une grande partie de sa production textile. Personnellement, et bien qu'elle me dise que cette pièce est archi connue, j'ai bien craqué sur son "Rideau Vert" !
J'ai fait la connaissance de Véronique Ernoul, brodeuse qui donnait des cours de point d'ombre, passé empiétant et broderie Glazig au moment où je suis passée. J'espère bien pouvoir vous la présenter dans votre magazine préféré un de ces jours prochains parce qu'elle travaille magnifiquement et que j'aimerais vous montrer son travail.
J'ai également abordé Françoise Marchadier, tout à fait accueillante et chaleureuse.
Tandis qu'à ses côtés exposait Jean Détis, comme moi passionné de broderie de lettres, d'abécédaires et de marquages rouges.
Concours des sacs brodés
avec, à droite, le sac lauréat du concours.
Veules Pratik, l'association locale de broderie au point compté, présentait aussi son exposition comme chaque année avec quelques belles réalisations. Au mur, que je n'ai pas photographiés, étaient deux marquoirs de la fin du 19ème siècle, récupérés en brocante : une pure merveille pour qui aime les objets ressurgis du passé et signés de l'aiguille d'une jeune enfant sans doute scolarisée chez les religieuses où l'on apprenait à broder et à honorer ses parents..... Ahhhh, (soupir), les temps ont bien changé !
A la Chapelle de Flainville, près du Bourg Dun (probablement la plus jolie chapelle également parmi les sites d'exposition du Festival), c'est Françoise Micoud qui exposait ses dentelles traitées et détournées. Elle proposait une collection d'insectes que je lui connaissais déjà mais aussi des nids d'oiseaux et, surtout, toute une collection de feuilles d'automne qui est une pure merveille. Françoise Micoud n'a pas souhaité que des photos soient prises. J'ai pu photographier pour illustrer l'article que j'ai écrit pour la presse mais je respecte sa volonté et ne soumet donc pas mes photos sur mon blog. Je pense que vous accepterez cela. Mais, pour vous permettre de connaître l'excellent travail de Françoise Micoud, si vous ne le connaissez pas déjà, je vous proopose un lien pour retrouver quelques-unes de ces pièces et comprendre sa démarche artistique. Il suffit que vous cliquiez ICI !
Cette jeune femme belge, Ana, propose un étonnant sac à revêtir. Ses multiples poches et astuces de rangement laissent la poche en forme et répartit surtout le poids des charges de manière à ne pas fatiguer la porteuse. Une affaire que j'espère suivre prochainement pour vous en montrer un peu plus !
Je termine en vous montrant le travail de Françoise Vallée qui occupait la Chapelle du Château de Silleron à Angiens. Des toiles peintes, des tissus raidis, plissés, brodés qui accompagnent l'être humain dans son environnement naturel....
et puis, un petit clin d'oeil en guise de conclusion à ce voyage artistique :
Ah ben oui.... Je ne pouvais pas ne pas montrer ceci !!!!
Voilà, mon voyage en Haute-Normandie est fini pour cette année et je laisse les tiges de lin sécher au soleil avant que le teillage, le peignage et autres traitements ne nous permettent de broder sur une jolie toile aux fils réguliers, minces et rectilignes... Quand vous broderez votre petite toile, pensez à ces champs vert anis qui oxydent le paysage et le colorent de vert lime juste à côté du bleu pâle du ciel et de la mer et du blanc lumineux des falaises de craie.