J'étais sûre que tout roulerait jusqu'au bout de cet article, c'était sans compter avec une mauvaise manipulation qui m'a tout effacé. Un truc à se mordre les doigts à sang.... Juste trois heures de fichues en l'air... Je dois en avoir trop !
Je disais que s'il était un endroit, cette fin de semaine, où on faisait dans la dentelle, c'était bien au Salon de l'Aiguille-en-Fête où je suis allée hier, jeudi, jour d'ouverture... D'abord, mon histoire commence avec celle qui a pris l'habitude de me servir de guide, d'accompagnatrice, de meneuse. Et puis, à celle-ci qui m'accueille et m'encadre, est venue se joindre celle qui nous a rejointes sur le qui de la gare à notre arrivée à Paris... Contente d'avoir fait sa connaissance, d'ailleurs !!!
Etant guidée, menée, dirigée, je peux bader tout à mon soûl. Ca tombe bien, il fallait pauser le temps d'acheter quelques tickets de métro alors clic-clac et une colonne, une... Jolie station que celle qui jouxte la gare St Lazare... Alors avant de monter dans la rame pour changer à ... République ?... j'ai le temps de savourer le décor.
Après, en arrivant à destination juste devant la Halle de la Villette, on a trouvé celles qui recherchaient d'autres comme elles, des "sans billet" qui pourraient faire nombre et passer pour un groupe. Ben Dame ! Quand on sait les objectifs d'achats de chacune, on ne crache pas sur la moindre économie. Pensez donc : 9 euros au lieu de 12... C'est toujours ça !!! Ce sera le petit café du retour... Finalement l'attente n'a pas été si longue. Elles nous ont parlé des AVF de Dijon et des paysages de Bourgogne. Pour un peu, on ne se quittait plus... Sympa, les filles !
Et puis, juste au moment d'entrer dans la salle, il y a eu celle qui a téléphoné pour dire qu'elle était arrivée. Je n'entendais rien à cause de la foule, on ne s'est pas retrouvées par la suite... Dommage ! Pour un coup que la Province venait au-devant de Paris. Enfin dedans, je suis montée sur les mezzanines pour les expos... Wouof... faisait chaud, là-haut... Je dirais bien que je suis entrée dans le four du four : mieux vaut prévoir la tenue qui convient. Un tee-shirt 100 % coton (pas d'élasthane because of la transpiration), un gilet mais à manches courtes, un jean plus léger, des chaussettes pas trop épaisses et des chaussures qui ne font pas mal à la place des bottes des autres jours et puis pas de manteau (je n'ai pas vu de vestiaire cette année ?) mais une veste de laine facile à enfourner dans un cabas.
Thérèse de Dillmont (oui, celle qui a écrit la sacro-sainte Encyclopédie des Ouvrages de Dames) avait réalisé un bon nombre d'échantillons pour illustrer son encyclopédie et pour doter le fonds muséal DMC... On nous présentait là les "Trésors Dentelliers".
Ici il s'agit d'une dentelle des Flandres datant du 18ème (pas l'arrondissement !!! Le siècle...)
Thérèse ne l'aurait sans doute pas nommé "tuto" mais il s'agit là d'un pas-à-pas pour apprendre le Picot Irlandais...
C'est une main en velours noir qui porte ce bout de manche qui se termine sur le dessus du majeur... Elégant, non ?
J'avoue avoir passé un moment auprès des Dentelles de Bruges qui proposaient, en plus de leur dentelle réalisée en ateliers, des morceaux de dentelles d'autrefois... Pour qui aime les vieilles dentelles, il y avait de jolis petits morceaux. J'en ai pris un que vous verrez, écru, parmi mes achats. Patience !
Et puis venaient des dentelles de soie du Puy, un châle en Chantilly et un petit châle en pointe en dentelle de Calais... L'effet des ombres portées sur le mur par la dentelle dans la lumière peut faire croire à un flou de la photo mais il n'en est rien. C'est une seconde lecture en quelque sorte.
Alors, n'est-ce pas léger comme le vent et élégant ?
Voici la Blonde de Caen, défendue par les cercles dentelliers Normands. Il faut venir dans l'Ouest pour découvrir la Blonde de Courseulles également.
Enfin est arrivé le drôlatique moment où j'ai rencontré celle que je ne m'attendais pas à trouver là puisqu'il était prévu qu'elle vienne dimanche....
Postée l'une auprès de l'autre, nous voulions photographier la même robe mais sentant l'autre prête à faire son cliché, nous nous faisions des politesses sans même nous être vues et donc, reconnues.... Oh toi ici... Ben mince alors !!!!
Allez, au revoir et peut-être à tout à l'heure au détour de quelque stand ???? On ne peut jamais savoir et je laissais partir celle de la robe...
Un frais papillon sur une marguerite posé,
Un papillon haut en couleurs que l'on croirait sur ma main posé,
Une chenille qui part à l'assaut du monde entier...
tel est le petit monde tout en délicatesse de Catherine Hervé, une jeune femme délicieuse et gentille qui mérite qu'on souligne sa gentillesse pour avoir permis toutes les photos que l'on voulait. Nous verrons plus loin que ça ne sera pas toujours le cas, hélas... On n'est pourtant pas prêtes à copier ce genre de réalisations !
Catherine Mazé Parfait et ses dentelles de Binche
Suivaient Nicole Valsesia-Lai et ses petits personnages acrobates que je vous avais montrés à l'occasion du Festival du LIn de l'an dernier, Françoise Micoud qui force définitivement mon admiration avec ses admirables feuilles mortes et ses insectes plus vrais que nature, et Aurélie Lanoiselée qui proposait une Vierge à l'enfant dans une cabine toute noire afin que les lumières fassent étinceler les cristaux qu'elle a tissés dans sa dentelle. Joli travail mais impression quelque peu dérangeante...
Les méduses de Pascaline Rey sont de belle taille. Accrochées au plafond, elles frôlent le sol ou à peu près et doivent mesurer sensiblement 1,70 m de haut.
Là j'ai rencontré celle
qui, pour une fois, est venue en visiteuse. Elle n'a pas "fait" le
salon l'an passé et se régale de cette récréation qu'elle s'autorise.
Elle me montre ses paquets, l'affaire me paraît bien engagée !!! Chaude,
la carte bleue....
Une petite vitrine de bijoux réalisés aux fuseaux comme la dentelle par
celle qui défend la dentelle de Bayeux et participe au Fil de l'Aure : Florence Quinette.
Au bout de cette allée, voilà que m'arrête celle que je trouve sur ma route chaque année à Paris. Nous habitons la même ville sans nous voir jamais ou bien peu et nous nous croisons systématiquement au Salon de l'Aiguille-en-Fête. Même pas le temps de papoter, ses amies s'éloignent, elle craint de les perdre définitivement.
Chez Marie-Thérèse Bonniol, un charmant monsieur m'explique comment elle réalise ses dentelles cristallisées dans le sel : d'abord, il faut s'acheter un marais salant (fastoche !) et puis il faut se faire offrir le soleil qui va avec (moins fastoche !). Puis, dans l'eau, il faut immerger sa dentelle et l'oublier quelques jours. Quand on revient, voilà ce que l'on sort .....
On m'a mis un échantillon dans la main. C'est très lourd... Le sel s'accroche bien ! Si des cristaux de sel sont tombés dans le bas de la vitrine c'est à cause des transports qui provoquent quelques coups. Sinon, hors humidité bien sûr, il y a peu de risques pour que la dentelle change ou bouge... Un très original cadeau à faire !
"Choisissez bien votre sujet car ici on ne permet qu'une seule et unique photo par visiteur"... Tiens, la consigne est curieuse mais, bon... Voilà j'ai choisi de vous montrer les cuirasses de Véronique Zimmermann, professeur de dentelle à l'aiguille et aux fuseaux.
Sans stand, sans cabine mais juste avec le renfoncement d'un angle, Sophie Furbeyre nous présente elle aussi une méduse vêtue de dentelles de mots et de lumière. Moi qui lui avais acheté une broche voilà quelques temps, je regrette qu'elle n'ait rien de plus à nous montrer... Sans doute ménage-t-elle ses effets pour l'an prochain ?
Poussée par la chaleur, je suis descendue un peu m'aérer. J'ai fouillé les bas d'escaliers à la recherche de deux têtes connues que j'espérais retrouver là mais point de manchoises à l'horizon... Par contre, retrouvailles avec mon guide et petite dînette autour d'un sandwich apprécié et d'une pomme rafraîchissante. L'eau est un peu tiède dans la bouteille mais je tiendrai bon !
Cette plume travaillée, prélevée sur la carte de visite de l'artiste, témoigne de l'admiration que j'ai eu pour le travail de cette toute jeune personne qui sort de l'école. Sa maman, Brésilienne, tenait le stand pour elle et j'avoue avoir passé un moment devant ces créations étonnantes : des bulles de dentelles posées sur un décolleté, des effets de gommage de matière comme si elle avait été retroussée du bout de l'ongle et, vraiment ludique, un tissu à petits pois qui semblait avoir été décapé tandis que semblaient restés en place un réseau de fil soutenant, en leur croisement, les dits petits pois. Un effet trompe-l'oeil autour d'un travail technique épatant... Retenez le nom de cette jeune fille, Janaïna Miheiro, car il se pourrait que dans l'avenir on en entende parler de nouveau...
De même qu'au stand de l'école Esmod, deux élèves de 1ère année nous montrait un travail parfaitement étonnant... De belles promesses parmi plusieurs élèves qui exposaient également mais, encore une fois, interdiction de faire des images !!!
Brigitte-Daniel Allegro a hésité avant de m'autoriser à prendre une photo. Elle aurait préféré que j'achète son catalogue et moi j'ai hésité à l'acheter mais, comme on le voit ici, son travail n'est pas facile à comprendre en photo car il s'agit, non pas de tissus teints, mais de.... filtres à café !!! Oui, oui, vous avez bien lu. Elle emploie les filtres à café qui sont teintés de café, de thé, et d'autres mélanges car les nuances sont aussi jolies que les teintures naturelles et aussi variées que les teintures en général. Pour autant, vu de loin, le travail laisse croire à du tissu et il faut vraiment aller voir son exposition si vous en avez une à portée car, en plus d'être beau, son travail.... sent bon !!! Elle utilise volontiers les sacs de café en grosse toile de jute ou de chanvre et le parfum du café en grain fraîchement grillé demeure !
Si vous avez lu Magic Patch à l'automne dernier, vous avez lu l'article que j'ai consacré à cette artiste : Lucile Dupeyrat qui travaille de grands formats avec les tissus brodés et les dentelles récupérés. Ce sont souvent des ouvrages destinés aux églises et ces panneaux sont parfaitement éclatants. Lucile réalise également des broches, des parures superbes et des boutons de tiroirs un rien antiques, un rien baroques... et puis des pompons de passementerie énormes que j'admire toujours.
Dans mon périple final vers les autres expositions, je croise recroise celle de la robe (et de deux !!)... Pour deux personnes qui n'auraient pas du se rencontrer ce jour-là !!!
Et puis, comme bien d'autres, j'ai été vraiment enthousiasmée par l'exposition que proposait France Patchwork. Il s'agit du travail réalisé par les adhérentes de France Patchwork pour la France et diverses Guildes pour les pays étrangers, auxquelles on a proposé de fournir un carré avec, comme obligation, de ne travailler que la couleur tirée au sort pour leur pays. Donc, pour la France, la couleur imposée était le rouge....
Si vous allez visiter les blogs d'autres visiteuses du salon, vous retrouverez certainement cette exposition-ci et d'autres carrés que ceux que je vous ai montrés. Il y en avait tant et tant....
J'avoue un peu de fatigue.... je voudrais tout de même continuer...
Est-il nécessaire de présenter Ina Georgetta Statescu ?
Alors là, sur ce stand, on pouvait tout photographier d'aussi près qu'on le voulait. Ina sait bien qu'elle peut autoriser les photos, qu'elle peut donner ses techniques lors de ses stages, quoi que l'on fasse et aussi bien que l'on fasse, ce ne sera jamais pareil et on reconnaîtra toujours son travail d'origine.... Bien vu, Ina !
J'ai vu l'exposition des vaches mais je dois avoir loupé des choses comme l'écharpe de tous les records, les lettres géantes de Rachel John etc... Je commençais à être de plus en plus fatiguée et il se faisait tard. J'avais envie de faire deux ou trois courses et je devais passer voir le stand des Editions de Saxe. Donc, je suis descendue dans la foule du rez-de-chaussée et j'ai affronté le marché mercier.... Les crucifilistes ont dû se régaler comme jamais car il y a des genres tellement différents que tout le monde en trouve à son goût là ou ailleurs, forcément !
Qu'ai-je donc acheté ?
J'ai acheté..... tout ça :
Je vous fais le point coin par coin...
Un lot de feutrine synthétique qui se brûle et se découpe au fer à souder, trois étamines teintes tournées en écheveau, un écheveau de fil doré relativement large, à la manière d'un lacet, qui s'applique en surface,
Des fibres teintes et des fibres naturelles que je vais pouvoir teindre et "puncher", des cocons de soie teints,
Une grosse bobine de bois ancienne que j'ai achetée au stand d'une "mercerie d'autrefois" et, chez les dentelles Noyon, un coupon de dentelle marron de deux mètres de long,
Six bobines de fil métallisé pour broderie machine, avec un effet un peu "tweed" pour certaines mais toutes ne sont pas forcément pour moi seule,
Sous les cocons plus marron qu'il n'y parait, des fibres de bambou teintes en vert et en orange-rouille foncé (les couleurs présentées ici ne sont pas franchement bonnes !),
Des bâtons d'écorce ouverte que l'on peut désépaissir, ce que j'ignorais... Ils sont beaux et même employés tel quel sur un ouvrage, ils apportent matière et épaisseur intéressantes.
Comme je le disais, ces fibres peuvent être teintes, incluses dans une broderie machine, punchées à l'aiguille, mélangées avec de la laine etc... Celle du dessus peut servir à faire du papier de soie mais il y a une foule d'emplois possibles. C'est léger, c'est soyeux, c'est brillant (enfin pour la seconde en tout cas)..
Cinq petits motifs de dentelle à incruster dans un ensemble, à appliquer....
Cliché rasant pour jouer avec la matière (velours frappé), avec les couleurs (variations de teintures), avec les brillances (puisqu'il s'agit d'une matière très soyeuse), toujours dans deux tons : marron et gris-bleu,
Ces morceaux d'étamine se déroulent et s'ouvrent. On les emploie à plat ou en volume en posant des fils variés dessus que l'on applique ou en les fixant de points fantaisie main ou machine.
Toutes ces fournitures viennent de chez Emma "au Fil d'Emma" Où je pourrai me fournir par correspondance en plus des fois où je la retrouverai sur un stand de salon.
Je suis rentrée avec une migraine et ce matin, bien sûr, je me suis levée avec une migraine qui m'a valu de me recoucher. Demain sera un jour nouveau et j'espère que j'aurai retrouvé ma pleine forme.... Et vous, qu'avez-vous vu dans ce salon ?