J'avais tout le temps de fermentation à attendre avant de vous donner l'intégralité de ma recette. J'ai donc mis de côté mes photos que voici :
1 - Sur un tissu préalablement lavé avec des cristaux de soude, j'ai semé des étamines de lys... Ils sont embêtants s'ils tombent sur la table ou si on les frôle du bout de la manche mais je me suis dit que sur un tissu.........
2 - Ensuite j'ai zébré géométriquement mon tissu avec des pelures de carottes et les bouts coupés lors de l'épluchage.... La carotte m'avait tellement taché les mains que l'idée m'est venue de jouer à la sorcière. Merci les carottes !!!
3 - Petit semis de pelures d'oignons (on a dit soupe ou on n'a pas dit soupe ? Alors qui dit soupe dit oignon, pas vrai ?)
4 - Par-dessus les peaux d'oignons, un nouveau zébrage de pelures de carottes. Elles tiendront les fines pelures d'oignons à leur place.
5 - Qui dit soupe, dit aussi épices, non ? Donc une petite cuillerée de poudre de Curcuma appelé aussi "faux-safran"....Donc pouvoir tintorial garanti. Ne pas jeter les épices périmées, elles vous serviront dans vos expériences de teinture. La preuve !
6 - Au-delà de ces préparatifs, semis aléatoire des autres pelures de carottes. Il faut dire que je venais d'en peler un kilo pour accompagner des paupiettes (mais non ... Pas celle suspendue dans l'arbre, de vraies paupiettes de veau....)
7 - A présent, sans rien déranger de cet agencement précis, rouler le tissu en emprisonnant les aliments dedans.
8 - Le boudin obtenu est à présent plié en deux pour maintenir le tout à force et...... et....... et........
9 - Mon côté "garçon boucher", j'ai ficelé mon "rôti" avec beaucoup de précautions. S'agirait pas que ça se vide par le bout comme une andouillette mal fermée !!!
10 - J'ai posé mon rôti au fond d'un faitout, je l'ai recouvert d'eau et j'ai poussé à l'ébullition sous un couvercle. J'ai ensuite réduit la flamme pour maintenir ma cuisson à petits bouillons pendant une bonne heure. L'eau s'évapore alors attention ! Il ne faudrait pas brûler le tissu....... Quoique, ....( Tiens voilà une nouvelle idée.... Bon, ce sera pour une autre fois )
11 - A ce stade, je sors le "rôti" du bouillon, je le place dans un bocal ou une boite "P'tit tiroir" et j'y mets aussi le bouillon. Une fois fermée, la boite est étiquetée à la date du jour et mise de côté..... Quand l'ouvrirai-je ? Là, je ne sais pas encore à l'heure où je prépare mon article en brouillon.... On verra bien.... Il a déjà pris une jolie couleur jaune. Serait-ce de bonne augure pour la suite de l'expérience ? Laissons poser tranquillement. Attendons de voir s'il se produit une fermentation puisque c'est ainsi que cette méthode de teinture s'appelle....
Le 7 janvier 2013. j'ai soulevé le couvercle de ma boite en plastique. Au travers j'avais vu un peu de mousse se former à la surface du bouillon et, à l'ouverture, j'ai effectivement pu constater visuellement que la fermentation avait bien fonctionné. A la surface du rôti, il semble même qu'il y ait quelques points de moisissure. En revanche, une fois retourné, le paquet ne présente pas les mêmes altérations de l'autre côté qui est resté immergé.
Je n'ai pas constaté la fermentation qu'avec les yeux.... Oooooops.... Ca puir !!!!! J'ai donc mis le tout dehors, histoire que l'air frais de l'après-midi me désodorise tout ça. Eh bien, me croirez-vous ? L'odeur est restée.... Enfin, soyons honnête, l'odeur semblait évaporée mais quand j'ai mis le tout dans le faitout, que j'ai ajouté un peu d'eau parce que le niveau du bouillon était trop bas et que j'ai chauffé, il s'est dégagé de la gamelle une odeur de viande pourrie assez difficile à supporter en intérieur. Nous, ce qui nous a sauvés, c'est la vitrification des portes que mon Hom a commencée. Ca pue tellement aussi qu'on ne savait plus trop quoi ou qui accuser.... Mais en conclusion, il vaut mieux prévoir de faire recuire portes et fenêtres ouvertes si vous ne voulez pas parfumer toute la maison.
Une fois mon nouveau coup de chauffe terminé (j'ai fait bouillir pendant une vingtaine de minutes), j'ai laissé le tout refroidir tranquillement dehors. Ce matin j'ai coupé la ficelle et j'ai ouvert....
A l'intérieur, les résidus végétaux sont devenus une infâme bouillie qui part très bien sous l'eau de rinçage. Après avoir nettoyé le tissu, je l'ai lavé à l'eau chaude avec un rien de lessive doux au savon de Marseille (pour l'odeur, c'est idéal). Puis je suis allée étendre la pièce de tissu sur le fil pour le laisser sécher jusqu'à demain matin (d'autant que cet après-midi, je suis rentrée fort tard et que la fraîche de la nuit devait déjà avoir réhumidifié le coupon. Alors...)
Les résultats sont très enthousiasmants. Voici plutôt :
L'idée m'a été donnée par les travaux de recherche de Annie M. qui, le lendemain de ma préparation (je viens juste de m'en apercevoir sur son blog), en faisait une également qui me transporte littéralement. Comme quoi, les grands esprits se rencontrent parfois....