Campagn'Art 2010
C'était dimanche dernier, jour de la Fête des Pères. Le temps était assez ensoleillé mais il ne faisait vraiment pas chaud. Le vent du nord sévissait, le thermomètre affichait 14° et quand mon Hom m'a proposé une balade en Nord-Cotentin pour rejoindre Fermanville, je n'ai pas osé dire non mais j'ai aussitôt envisagé les courants d'air glacés, peut-être un ciel maussade. Vêtue d'un pull que j'ai gardé, j'ai ajouté une veste et une écharpe dans la voiture et nous sommes partis.
A Fermanville, chaque année en juin, les jardins du village s'ouvrent tout grands pour que les investissent les artistes, les artisans d'art, les bricoleurs du dimanche.... Ils y exposent leurs réalisations, nouent des contacts, vendent des pièces.
A notre arrivée, le ciel nous réservait le plus joli bleu qui soit. Le vent était resté en centre Manche et 20° au moins chauffaient les bras nus et les épaules.... sauf les miens !
Stationnement des voitures dans un champ tondu de frais, petite marche dans un chemin creux et sec, arrivée dans un village avec tout un circuit pédestre recommandé. Un programme papier était remis aux arrivants, il ne restait qu'à repérer les lieux et le moyen de s'y rendre, dans l'ordre que chacun préférait...
Les sites ouverts au public sont repérables grâce aux mêmes panneaux que celui-ci qui portent le nom donné pour la circonstance : "le jardin exotique", "le jardin secret" etc....
On découvre alors, dans l'ambiance particulière de chaque jardin offert, des sculptures,
des peintures,
Ici les toiles très vivantes et pleines de mouvement de Myio Goto. J'ai particulièrement aimé.
Ou bien l'on découvre de la musique, du théâtre, des vêtements, des bijoux, des bricolages en tous genres, etc... etc...
Mais aussi, on découvre les maisons et les jardins.....
Le petit village de Fermanville, rugueux, sillonné de venelles et de ruelles, ramassé sur lui-même, se protège des froidures de l'hiver. Quand arrive la belle saison, il capture la chaleur dans le creux des murets qui bordent les parcelles et les fleurs s'y développent bien plus rapidement qu'ailleurs en bénéficiant d'un vrai micro-climat et de la douceur marine.
Chacun vient ici offrir son talent, démontrer ses savoir-faire et, parfois, les situations prennent un tour cocasse ou simplement amusant. On est venu pour s'amuser, se distraire, trainer dans les ruelles et dans les pâtures.... C'est comme une garden-party, on ne se prend surtout pas la tête....
Ces Normandes en costume (coiffe d'apparat à gauche et bonnet de travail ou "petite coiffe" à droite) font partie d'une association de défense et sauvegarde du patrimoine. Elles danseront sur un air d'accordéon quelque part plus loin et, comme nous, déambulent dans le village entre deux représentations.
Tout en étant en pleine campagne, on n'est pas loin de la mer.... Ces casiers sont là pour nous le rappeler et cohabitent fort bien avec toute une production d'encadrements divers et variés.
et puis, place au Système D.... Voilà une artisane qui ne va pas se trouver démunie sous prétexte qu'il n'y a pas l'électricité au milieu du pré : une machine à coudre retournée, une grande roue pour accélérer le travail, un pédalier pour l'énergie, un grand plateau pour travailler à l'aide et la lame de sa scie à chantourner.... Tout y est pour bosser sans perdre de temps et découper soigneusement les ribambelles de lettres qui forment les mots à accrocher à la porte du petit dernier.... Excellente idée !
et puis des fleurs, des fleurs, des fleurs.... Des roses superbes, anglaises et anciennes, parfumées à souhait qui escaladent les murs de façade, les murets d'enceinte ou les gloriettes.... L'air embaumait. J'aurais aimé faire plus de photos mais la batterie de mon APN était trop bas pour que j'ose car je voulais me réserver la possibilité de photographier la mer. Aussi ai-je délégué et vous retrouverez d'autres images très bientôt sur le blog d'Isa "Mes quatre Saisons"...
Une fois arrivés à la plage, tout au loin et quasiment sur l'horizon, une masse que l'on aurait pu prendre pour un îlot à la Vauban mais à y zoomer de plus près..... Quelle horreur, ces porte-containers tout de même...
L'air était doux et tiède, la mer très calme...
Après le parfum envoûtant des roses, celui réconfortant des algues et du varech.... J'en ai pris plein les poumons.
Isa me l'avait dit "Fermanville a un port et un petit phare".... Elle avait omis le sémaphore... Joli paysage dont je ferais volontiers mon quotidien mais pour cela, comme pour la Bretagne, il faut vendre notre maison.... Le client tarde !
Et puis, ayant raté la route qui mène au port, nous avons vu le Port Levi.... pas très grand.
Mais nous voulions le voir, ce port de Fermanville tout de même.... Alors, on est revenu sur nos pas et on l'a trouvé, plus petit encore que le précédent. Beaucoup plus petit !
Tout petit mais, néanmoins, port départemental !
Voilà. Je voulais démontrer que la Normandie, la région de Cherbourg, le Nord-Cotentin, ce n'est pas forcément des vaches rouges à lunettes bloquées sous des pommiers par la pluie !