Saga teinturière, suite.
Il se trouve qu'un centre de table n'était plus très blanc. Il y avait une nuance jaune au milieu et l'empreinte blanche de deux pots qui avaient dû y être posés. Alors j'ai préparé une bassine de "Blanco" pour lui redonner la "blancheur du début" comme dirait le poète Souchon que j'aime tant. Et puis, quand j'ai vu cette bassine et quand j'ai lu qu'il ne fallait pas y mettre de tissu de couleur, je me suis dit que "justement, j'y mettrais bien de la couleur pour voir si ça blanchit en tachant".... Expérience encore !!! Mais, cette fois, il fallait jouer sur plusieurs tableaux ; c'est bien plus drôle.... Voici donc mon choix :
Sur le tissu que j'avais teint voici quelques temps, j'ai posé des pétales de rose. Puis j'ai roulé le tissu en saucisson en emprisonnant les pétales, j'ai plié mon saucisson et je l'ai ligaturé.
Le morceau de tissu naturel a été ligaturé d'abord par endroits, avec des élastiques. J'ai fabriqué une sorte de cloque que j'ai laissée libre, j'ai posé mon élastique dessous. Sur une autre partie du tissu, j'ai posé des morceaux de branches de lilas avec leur écorce et sur une troisième partie, ce sont les feuilles du lilas que j'ai mises.
Quand à la serviette de table verte, j'ai positionné trois morceaux de fer rouillé : un fer à béton sur un bord, deux câbles métalliques torsadés au milieu et deux anneaux de chaine sur l'autre bord ainsi que des fleurs jaunes cueillies dans le jardin. Il se trouve que, voici deux jours, j'avais fait cette cueillette et mis les fleurs dans de l'eau mais j'ai laissé poser sans y toucher.
J'ai, cette fois encore, roulé le tissu en emprisonnant mes pièces au passage et j'ai ligaturé mon saucisson avec une ficelle de cuisine. Les trois paquets ont été mis dans la casserole.
Les trois tissus avaient été placés dans le "Blanco" additionné de lessive liquide puis rincés. Seul le tissu teint quelques jours avant avait bougé, reprenant une teinte claire mais ni le tissu natuel ni le tissu vert ne paraissaient avoir subi quelque changement que ce soit.
Dans le bain de Blanco, les tissus ont été immergés pendant deux jours et conservés à l'ombre et au frais. Pendant ce temps, j'ai fait chauffer ma "décoction" de fleurs qui attendait dans sa casserole :
Le bouillon restant fort clair, j'ai prolongé la "cuisson" à feu réduit et, peu à peu, le jus a pris une petite coloration.
Quand la coloration a été bien affirmée, j'ai plongé mes ballots et continué quelque peu l'ébullition puis j'ai coupé la flamme et j'ai laissé refroidir tranquillement.
L'infusion a petit à petit mené le jus à prendre une vraie couleur brune. Je l'ai même trouvé vaguement épaissi mais ce sont les étamines des fleurs qui se sont détachées.
Avant même la fin de l'ébullition, j'avais placé mes paquets de tissu dans le bouillon. Ils ont donc vécu l'ébullition, le refroidissement et, après 36 heures à l'ombre, j'ai mis ma casserole dehors en plein soleil (si, si ... on en a. Oui, il pleut mais des petites averses nourries et, entre deux, il fait grand beau. C'est encore l'été tout de même !). J'avoue que j'espérais une réaction chimique. Je ne sais pas si le soleil aura contribué à quelque chose, on verra bien.
De mes trois paquets, deux seulement sont restés dans le jus. Cela a été plu fort que moi. J'avais tellement envie de mener plusieurs expériences de front que j'ai glissé deux ou trois objets métalliques (vis, ressort de pince à linge, pince à dessin...) sous la ficelle de cuisine qui embobine le paquet et je l'ai laissé dehors, sur une pierre de mur. Mais, là encore, je me suis dit que le traitement était un peu trop soft. Et...... et.....
......Et j'ai enterré la serviette de table ainsi accessoirisée. J'ai placé sur l'endroit quelques morceaux de bois histoire de ne pas oublier où j'ai enterré le paquet... C'est que ma mémoire d'écureuil me joue tellement de tours que je serais parfaitement capable de perdre mon expérience quelque part dans le jardin sans me rappeler où je l'ai mise. Je me rappelle un père disant à ses fils "creusez, travaillez cette terre etc.. etc.." c'est sûr, la fable m'aurait obligée à travailler le terrain mais comme je ne peux pas physiquement le faire, il faudra que j'embauche du monde... Alors si un stage "en résidence" vous tente, ça peut se réfléchir. J'échange un séjour contre un jardinage en profondeur...
Et voilà ! Je n'ai plus qu'à laisser la terre et le temps faire leur oeuvre. Pourvu que j'aie suffisamment de patience !!!!
Au passage, je vous montre mon rosier Pierre de Ronsard qui s'est mis à pousser d'un coup. Il a bien grimpé dans sa structure support. Au pied, j'ai placé un Pentas qui m'a été offert au 15 août. Il s'agit d'une plante d'extérieur pouvant atteindre 80 cm à 1 m de hauteur. Elle deviendra un joli bosquet vaporeux que je remettrai dans un endroit plus approprié dès que le jardin sera repris en main. La plante aime le soleil.
Et tout cela se fait toujours sous haute surveillance !
C'est que Monsieur Gimmick pose un regard sans indulgence sur ce que je fais. Il observe, contrôle et apprécie...